Une première définition est donnée par KAGAME : « INGOBYI signifie berceau (la peau de bête dont se servent les mamans pour porter leurs bébés au dos). Les détenteurs qui ont hérités de leur père la propriété qu’ils se partagent, doivent être traités en quelque sorte comme des BAKONDE défricheurs. C’est-à-dire que si l’un d’entre eux se déplaçait et allait s’établir dans une autre localité, la portion du berceau familial (Ingobyi), qu’il occupait, ne devient jamais Inkungu ou propriété abandonnée dont le chef peut disposer… La propriété Ingobyi ne devient Inkungu que dans le cas où toute la famille, un moment donné, s’est déplacée et l’a laissé complètement inoccupée ».

Cette définition se rapporte au régime foncier. Cependant, le mot INGOBYI s’emploie également dans le Code pastoral. Il signifie alors la parcelle concédée aux petits éleveurs, laquelle « ne dépasse pas l’étendue de la propriété foncière du petit éleveur qui l’habite ».

Pour SANDRART, « l’usage du mot « INGOBYI » pour désigner l’ensemble de la tenure puiserait ses origines dans les faits suivants : «Ingobyi» a, en kinyarwanda, diverses significations ; il sert à qualifier :

1° le placenta ;

2° le sac en peau de mouton dans lequel la mère porte au dos le nouveau-né ;

3° le long panier d’osier dont on se sert pour transporter les impotents et les gens de condition, et enfin :

4° la tenure agraire ou pastorale. « On se rend immédiatement compte que l’idée de « contenance » prédomine dans ces multiples acceptations ; de là, son emploi pour désigner « le nid familial ».

Enfin, on retiendra cette définition du Conseil du Mwami, définition simple mais qui peut être considérée à la fois comme complète et technique en matière foncière. Pour le Conseil, INGOBYI, signifie généralement un petit ISAMBU, insuffisant pour les besoins de son occupant ».